Et puis, sont-ce là des états ? Il faut s'établir, avoir une position dans le monde, on s'ennuie à rester oisif, il faut se rendre utile, l'homme est né pour travailler : maximes difficiles à comprendre et qu'on avait soin de souvent lui répéter.
Où irai-je ? la terre est grande, j'épuiserai tous les chemins, je viderai tous les horizons ; puissé-je périr en doublant Le Cap, mourir du choléra à Calcutta ou de la peste à Constantinople !
Dans un canot de bois de cèdre, un canot allongé, dont les avirons minces ont l'air de plumes, sous une voile faite de bambous tressés, au bruit des tam-tams et des tambourins, j'irai dans le pays jaune que l'on appelle la Chine ; les pieds des femmeDans un canot de bois de cèdre, un canot allongé, dont les avirons minces ont l'air de plumes, sous une voile faite de bambous tressés, au bruit des tam-tams et des tambourins, j'irai dans le pays jaune que l'on appelle la Chine ; les pieds des femmes se prennent dans la main, leur tête est petite, leurs sourcils minces, relevés aux coins, elles vivent dans des tonnelles de roseau vert, et mangent des fruits à la peau de velours, dans de la porcelaine peinte. Moustache aiguë, tombant sur la poitrine, tête rase, avec une houppe qui lui descend sur le dos, le mandarin, un éventail rond dans les doigts, se promène dans la galerie, où des trépieds brûlent, et marche lentement sur les nattes de riz ; une petit pipe est passée dans son bonnet pointu, et des écritures noires sont empreintes sur ses vêtements de soie rouge. Oh ! que les boîtes à thé m'ont fait faire des voyages !...Continua Nascondi
La feuille tombée s'agite et vole aux vents, de même, moi, je voudrais voler, m'en aller, partir pour ne plus revenir, n'importe où, mais quitter mon pays ; ma maison me pèse sur les épaules, je suis tant de fois entré et sorti par la même porte ! j'La feuille tombée s'agite et vole aux vents, de même, moi, je voudrais voler, m'en aller, partir pour ne plus revenir, n'importe où, mais quitter mon pays ; ma maison me pèse sur les épaules, je suis tant de fois entré et sorti par la même porte ! j'ai tant de fois levé les yeux à la même place, au plafond de ma chambre, qu'il devrait en être usé....Continua Nascondi
Comme le monde est vide à celui qui y marche seul ! Qu'allais-je faire ? Comment passer le temps ? à quoi employer mon cerveau ? comme les journées sont longues ! Où est donc l'homme qui se plaint de la brièveté des jours de la vie ? qu'on me le montComme le monde est vide à celui qui y marche seul ! Qu'allais-je faire ? Comment passer le temps ? à quoi employer mon cerveau ? comme les journées sont longues ! Où est donc l'homme qui se plaint de la brièveté des jours de la vie ? qu'on me le montre, ce doit être un mortel heureux.
Distrayez-vous, disent-ils, mais à quoi ? c'est me dire : tachez d'être heureux ; mais comment ? et à quoi bon tant de mouvement ? Tout est bien dans la nature, les arbres poussent, les fleuves coulent, les oiseaux chantent, les étoiles brillent ; mais l'homme tourmenté remue, s'agite, abat les forêts, bouleverse la terre, s'élance sur la mer, voyage, court, tue les animaux, se tue lui-même, et pleure, et rugit, et pense à l'enfer, comme si Dieu lui avait donné un esprit pour concevoir encore plus de maux qu'il n'en endure !
Autrefois, avant Marie, mon ennui avait quelque chose de beau, de grand ; mais maintenant il est stupide, c'est l'ennui d'un homme plein de mauvaise eau-de-vie, sommeil d'ivre mort....Continua Nascondi